Un titre qui semblerait tout droit sorti du dernier blockbuster de science-fiction à la mode. Loin d’être un film à succès ! Mais bel et bien une prise de conscience collective, celle que le changement climatique bouleversera dans les prochaines décennies l’organisation de notre monde viticole. Si l’on ne peut se téléporter dans le temps, nous pouvons imaginer à quoi ressemblera le vignoble du futur ? Quel sera le viticulteur de demain face à ces divers enjeux et surtout quels seront les consommateurs dans un avenir prochain ? Au travers de trois portraits d’experts et de viticulteurs, le MAG 247 a tenté de se projeter, un véritable scénario d’anticipation.
Le viticulteur du Futur
Guillaume BAROU, Président de la cave coopérative de Monbazillac, nous donne sa vision du viticulteur du Futur, un témoignage empreint d’un certain optimisme et d’une confiance accrue en l’avenir : « Nous sommes certes dans une période assez compliquée et instable, d’un point de vue climatique mais aussi au niveau de la consommation de vin. Dans la lignée de nos ancêtres, nous avons une véritable obligation de se projeter dans le futur. Il faut à la fois se reposer sur notre héritage, sur ce qui est la vérité de la nature, et ensuite tester, expérimenter. Le consommateur est de plus en plus en recherche de produit respectueux de l’environnement. Cela va s’intensifier dans les années futures et nous devrons être prêts à répondre à ces attentes grandissantes et normales. Nous avons donc à la cave coopérative remplacé les herbicides par le désherbage mécanique, grâce notamment à la robotique, TED, notre robot autonome. Le viticulteur du futur devra vivre en osmose et apprivoiser cette nouvelle technologie offerte. La robotique n’est qu’à ses débuts, mais nous pouvons imaginer demain, une flotte entière de robot effectuant en même temps des actions de désherbage voir même de pulvérisations et traitement de la vigne, principalement la nuit afin de limiter les gènes occasionnés au proche voisinage. La solution des exosquelettes permettant de s’agenouiller plus facilement, de soulager les postures du dos lors des travaux dans la vigne, est une piste que nous étudions sérieusement par des essais réguliers ».
Sur les engagements que le viticulteur se devra de mener afin de préserver le terroir et adapter sa conduite du vignoble aux changements imminents, Guillaume Barou semble convaincu du bienfait positif des solutions à l’étude : « Demain, la viticulture offrira plus de produits naturels, nous devrons préserver la qualité de nos sols, diminuer l’usage des produits phytosanitaires, ce que nous faisons déjà, respecter le paysage en renforçant la dimension paysagère de la biodiversité et surtout repenser notre environnement géographique en plantant plus de haies, d’arbres. Un travail du sol essentiel et plus poussé afin de protéger à la fois notre terroir et le vivant ».
Guillaume Barou
Découvrez la 3ème et dernière partie de ce dossier 2050, un vin venu du futur, en bas de la page !
Texte Bertrand Ballesta