Un titre qui semblerait tout droit sorti du dernier blockbuster de science-fiction à la mode. Loin d’être un film à succès ! Mais bel et bien une prise de conscience collective, celle que le changement climatique bouleversera dans les prochaines décennies l’organisation de notre monde viticole. Si l’on ne peut se téléporter dans le temps, nous pouvons imaginer à quoi ressemblera le vignoble du futur ? Quel sera le viticulteur de demain face à ces divers enjeux et surtout quels seront les consommateurs dans un avenir prochain ? Au travers de trois portraits d’experts et de viticulteurs, le MAG 247 a tenté de se projeter, un véritable scénario d’anticipation.
Le consommateur du Futur
Sur les 40 et 50 dernières années, nous avons pu assister à une transformation majeure de la consommation de vin. Historiquement considéré comme une boisson alimentaire, nécessaire, de consommation courante, il est devenu un produit plaisir, inspirant la convivialité, hautement culturel. Fabrice Chaudier, Spécialiste du Marché du Vin revient en détail sur cette évolution, évoque les diverses tendances et nous dresse le portrait de ce consommateur du futur : « Cette transformation a profondément bouleversé le moment de consommation, le profil des vins et leurs prix. Ce phénomène n’a cessé de s’amplifier depuis ces dernières années. On s’est retrouvé face à des consommateurs qui ne cessent de demander des nouveautés, ou des choses différentes correspondant à leurs nombreuses occasions de consommation. Une tendance qui s’est sensiblement accélérée avec la généralisation de l’internet, des réseaux sociaux et pendant la période du COVID.
Face à des moments de consommation qui sont de plus en plus hétérogènes, certaines tendances du consommateur s’affirmeront encore plus dans les prochaines années. Il démontre déjà sa volonté de connaître l’origine du vin, une envie de retrouver un sens à ce qu’il achète. Au-delà de l’origine, il souhaite comprendre le vin et connaître celui qui le produit. Ce modèle deviendra un marqueur très fort d’achat pour le consommateur et va s’accentuer dans le futur. Le consommateur du futur n’achètera pas un vin qu’il ne comprendra pas.
Concernant la typologie des vins choisis, il sera en recherche de vins très expressifs, subtils, fruités et dans la légèreté. Des vins prêts à boire, des vins qui sont achetés pour être bus, consommés tout de suite. Nous continuerons d’assister à l’ancrage de consommateurs de plus en plus connectés avec des habitudes d’achat en ligne qui ne cesseront de progresser au fil du temps. Également, la tendance no-low alcool (les vins sans alcool) et le low alcool (à faible taux d’alcool) s’implantera sans nul doute sur le marché du vin, il faudra en tenir compte. Le consommateur du futur accordera une place prédominante aux vins revendiquant les « greens labels environnementaux » tels que le label Agriculture Biologique, Vignerons Engagés et la certification Haute Valeur Environnementale. »
Texte Bertrand Ballesta