Les fermes d’autrefois, dans leur vie plus autarcique, pratiquaient la polyculture par tradition, par nécessité. Asseoir son devenir sur plusieurs cultures limitait les risques des années difficiles : si la vigne gelait, le maïs pouvait sauver la mise, les bois temporisaient et la volaille nourrissait… Aujourd’hui, parmi les châteaux viticoles bergeracois et durassiens, certains ont fait le choix de la polyculture. Un vrai choix fait de passion, de convictions. Un numéro d’équilibriste entre deux ou plusieurs univers, agricoles certes mais différents, un numéro de jonglage hors pair pour mener parallèlement, sur la même propriété, plusieurs réussites. Un engagement moderne où la polyculture devient aussi source de biodiversité.
Mouthes Le Bihan, la course en tête
En voici une entreprise qui galope ! D’abord céréalier et entrepreneur en travaux agricoles, c’est « par accident » que Catherine et Jean-Marie Le Bihan sont devenus vignerons.
Reprenant une exploitation agricole pour les terres à céréales en 1997, ils durent faire avec les 5 ha de vignes incluses.
Depuis, le goût pour ce nouveau métier est venu et 17 ha plus tard, c’est désormais un vignoble de 22 ha qui produit toutes les couleurs en appellation Côtes de Duras, en culture bio et biodynamie.
Choix identique pour les céréales toujours cultivées sur près de 100 ha : orge, blé, lentilles, tournesol, soja bio tournent selon les saisons.
Quand Jean-Marie rencontra Catherine en 1988, celle-ci rêvait déjà de pur-sang arabes.
Dès qu’ils le purent, ils achetèrent alors une bonne poulinière et la firent saillir de belle façon.
Vingt-cinq ans plus tard, c’est un élevage de purs-sangs arabes destinés aux courses d’endurance qui a belle renommée.
Le cheptel comprend un étalon (Katmandou Mouthes, champion de France Modèle et Allure à l’âge de 3 ans) et six juments poulinières en activité, ainsi que des jeunes âgés de 1 à 6 ans.
Tous les chevaux sont élevés en mode extensif et nourris avec les foins et les céréales bio de la propriété. Tout cela dans un coin de campagne magnifique à partager en profiant des deux gîtes sur place !
Texte Marie-Laurence Prince
