Les fermes d’autrefois, dans leur vie plus autarcique, pratiquaient la polyculture par tradition, par nécessité. Asseoir son devenir sur plusieurs cultures limitait les risques des années difficiles : si la vigne gelait, le maïs pouvait sauver la mise, les bois temporisaient et la volaille nourrissait… Aujourd’hui, parmi les châteaux viticoles bergeracois et durassiens, certains ont fait le choix de la polyculture. Un vrai choix fait de passion, de convictions. Un numéro d’équilibriste entre deux ou plusieurs univers, agricoles certes mais différents, un numéro de jonglage hors pair pour mener parallèlement, sur la même propriété, plusieurs réussites. Un engagement moderne où la polyculture devient aussi source de biodiversité.
Pique-Sègue, la double excellence
Depuis 1990, Philip et Marianne Mallard ont lié leurs vies à ce coin de Périgord, entre Saint-Emilion et Bergerac, en bordure de Dordogne sur la commune de Port-Sainte-Foy et Ponchapt.
Leur propriété de plus de 200 hectares compte 36 ha de vignes blanches (sauvignon gris, sauvignon blanc, sémillon, muscadelle) et 30 ha de vignes rouges (merlot prépondérant et cabernet sauvignon) qui donnent naissance à des vins multi primés en A.O.C. Bergerac rouge et rosé, Côtes de Montravel pour leur vin moelleux, Montravel pour les blancs secs ainsi que Montravel rouge pour la cuvée Terre de Pique-Sègue et Côtes de Bergerac rouge pour leur étiquette Château Dauzan La Vergne.
Afin de préserver l’expression de leur terroir, des pratiques agricoles respectueuses de la nature ont été adoptées, passant par la réduction conséquente des traitements et engrais chimiques au profit de composants organiques issus en parti de l’élevage bovin.
Car l’exploitation se double d’un cheptel de bovins de race limousine qui œuvre pour la reproduction d’animaux HBL, à haute valeur génétique.
Aujourd’hui, l’élevage compte 120 mères vaches limousines inscrites au Herd Book Limousin. Le gène sans corne (POLLED), les qualités morphologiques de type mixte et les performances du cheptel sont le fruit de nombreuses années de travail et de réflexion.
Entre France d’adoption et Angleterre, pays d’origine de Philip, les époux Mallard vont et viennent et répandent la renommée du domaine.