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Au fil de ses mots, de sa plume intemporelle, il offre aux lecteurs curieux, une ode poétique au monde naturel. Ses récits enracinés révèlent un passé riche et inspirant, source inépuisable d’une découverte de soi. À travers ses œuvres, l'écrivain Christian Signol nous invite à une reconnexion profonde avec l'essence même de la vie, à cet univers du sensible et du vivant, où chaque page devient un hymne à la beauté unique de notre monde.

« Écrire, c’est un voyage intérieur, une exploration de l’âme, où chaque mot est une étape sur le chemin de la découverte de soi. » Cet extrait choisi, du roman à succès la Rivière Espérance, résume à lui seul cette force, cette puissance que peuvent avoir les mots pour transporter le lecteur dans un univers imaginaire, vibrant d’émotions et de significations profondes. Un art maitrisé à la perfection, ciselé dans les souvenirs du passé, pour guider et inspirer les générations futures vers de nouveaux horizons d’émerveillement et de réflexion. Sa magie des mots opère toujours… 45 romans, plus de 15 millions de livres vendus, des adaptations pour la télévision qui ont parcouru le monde entier. Se reconnecter à ses racines, plonger profondément dans les méandres de son passé pour y découvrir l’essence fondamentale qui nourrira la construction de son avenir, tout en gardant en mémoire nos origines et notre destination, telle est la philosophie de l’un des écrivains préférés des Français, ce lotois, cet amoureux du Périgord, Christian Signol…

Sur les chemins de la persévérance

Les bancs de l’école primaire sont souvent le premier lieu où prennent naissance nos rêves d’enfant, les plus fous. C’est précisément là, au milieu de cette salle de classe que s’épanouissent nos premières idées, que se forgent nos premiers désirs d’accomplissement. Ces mêmes désirs qui ont guidé le jeune Christian Signol dans cette folle aventure de devenir écrivain : « La littérature, c’est une passion qui me vient de très loin. Déjà à l’école primaire de mon village natal, dans le Quercy, les Quatre-Routes-du-Lot, j’écrivais des petits récits. Dans cette école, au fond de la classe, trônait une minuscule bibliothèque de trois étagères, il y avait toute la poésie de Victor Hugo. Je suis persuadé qu’entre l’âge de 9 et 12 ans, j’ai lu l’intégralité des oeuvres de ce poète, cela a été certainement déterminant dans mon amour des livres et mon désir d’écrire. À l’âge de onze ans, j’étais convaincu d’une seule chose, celle que je deviendrai écrivain. Une confidence avouée fièrement à mon instituteur de l’époque qui m’a encouragé dans la poursuite de ce rêve. Cela m’a beaucoup aidé par la suite.»

 

 

Un chemin sinueux, compliqué et atypique pour parvenir au bout de son rêve d’enfant. Christian Signol se souvient avec émotion de ce véritable parcours du combattant qu’il a entrepris, armé de sa seule persévérance qui le caractérise si bien : « Le chemin a été très long, j’ai commencé à écrire à l’âge de 18-20 ans et j’ai seulement réussi à publier 10 ans plus tard. Durant toute cette période de doute, j’ai dû trouver un travail afin de nourrir ma famille. J’ai été rédacteur administratif puis responsable d’un service contentieux à la mairie de Brive, mais je savais au fond de moi que l’essentiel n’était pas là. L’essentiel c’était l’écriture, les livres, mon oxygène à moi, j’étais convaincu que je parviendrai un jour à ce but que je m’étais fixé enfant. Je me souviens qu’à chaque fois que je recevais un manuscrit refusé par une maison d’édition parisienne, je me remettais à écrire le jour même, le soir même, je voulais vivre mon rêve jusqu’au bout. Et comme je le dis et répète souvent aux jeunes générations lorsque que je les rencontre : si dans la vie, vous avez une passion, si vous travaillez énormément et si vous croyez vraiment en ce que vous faites, un jour vous réussirez. En 1984, la chance m’a enfin souri quand je suis rentré chez l’éditeur Robert Laffont avec mon premier roman, Les cailloux bleus. 100 000 exemplaires vendus en trois mois. Du jour au lendemain j’étais sauvé, après tant d’années d’effort la porte s’est ouverte en grand, enfin. »

 

 

 

L’écrivain Christian Signol pose sur les rives de la Dordorgne en bas du causse Martel

 

 

Le succès de l’écrivain qui a propulsé sa carrière, demeurera sans aucun doute la trilogie romanesque, la Rivière Espérance. Un hommage rendu aux bateliers qui naviguaient au XIXe siècle sur la Dordogne jusqu’à Bordeaux : « Ce qui a été déterminant pour la suite de ma carrière d’écrivain, ce sont les trois tomes de la Rivière Espérance publiés 6 ans après Les cailloux bleus. Ils ont d’ailleurs donné lieu à une adaptation en 1995 par Josée Dayan d’un feuilleton télévisé de neuf fois 1h40, vendu dans 20 pays étrangers dont la Chine. C’est à ce moment-là que j’ai pu arrêter mon travail de fonctionnaire à la mairie de Brive pour vivre uniquement de mes livres. Ce feuilleton a changé ma vie. » évoque avec fierté l’écrivain.

 

« Les mots, des échos de nos âmes »

Romans régionalistes ou romans de terroir ? Christian Signol refuse d’être assimilé à ce courant littéraire. Il se reconnait plutôt tel un écrivain du monde naturel : « Je suis un écrivain du monde vivant et du monde sensible. Je lisais beaucoup à l’adolescence des livres de Jean Giono, d’Henri Bosco. Des romanciers qui sont l’illustration même de ce qu’est et représente le monde naturel. Ce monde m’est apparu telle une évidence pour moi qui étais né dans un village rural et qui avais grandi dans les prés et les champs. Je crois que l’on ne peut écrire que sur ce que l’on connait vraiment bien, sur ce que l’on ressent parfaitement, donc j’écris sur ce monde naturel et spécialement sur les deux univers romanesques qui me sont les plus chers : le Quercy, le Lot et la Dordogne. Le plus grand drame du XXe siècle a été que l’humanité a rompu ses liens avec ce monde naturel et que d’un monde vivant et sensible, elle est passée à un monde de béton et d’indifférence où les hommes retrouvent des réflexes d’animaux et de survie ».

 

Souvent décrit par ses lecteurs comme « l’écrivain de la consolation », Christian Signol tente de démystifier les raisons d’un tel succès et l’impact de ses récits authentiques qui touchent les cœurs de ceux parcourant les pages de ses romans : « J’écris simplement l’histoire des familles françaises, ces familles qui sont passées en 60 ans de la paysannerie à l’université. C’est précisément ce cheminement-là, que je retrace dans mes romans, tout en conservant les valeurs du passé mais en étant ouvert sur l’avenir. Au travers de mes mots, j’essaye d’apporter au lecteur un peu de sérénité dans ce monde qui est devenu aujourd’hui complexe. Un peu de tranquillité, de quiétude et d’espoir. De l’espoir dans leur avenir, dans l’honnêteté et dans les vertus qui étaient celles de nos grands-parents. Ce qui explique le succès de mes livres, c’est que les gens s’y reconnaissent, se sentent reconnus, leur existence est ainsi justifiée, elle a une valeur, elle est importante et cela leur apporte du bonheur. »

La Dordogne, un « pays » aux mille trésors

Il existe des liens profonds et immuables qui nous attachent à la terre qui nous a vu naître et grandir. Ces connexions privilégiées, tissées de souvenirs partagés, de secrets enfouis et de paysages contemplés avec émerveillement. Elles sont les fondations même de notre identité et nous rappellent sans cesse d’où nous venons et qui nous sommes. Christian Signol voue une passion sans limite à ces terres du Sud-Ouest, à ce Périgord. Cette Dordogne si chère à ses yeux dont il n’a cessé de dépeindre les beautés et de lui rendre hommage dans nombreux de ses romans : « Ce coin de Périgord fait partie intégrante de ma vie, il résonne toujours en moi, il nourrit mon écriture. J’ai grandi dans le Lot, mais ma famille paternelle était originaire du Périgord. J’allais souvent en vacances chez ma grand-mère en Dordogne au lieu-dit La Brande, sur la route de Temniac, un hameau proche de Sarlat. Je la suivais à pied avec sa petite cariole pour vendre ses légumes au marché, sur cette place de la cité du Périgord noir à deux pas de la maison de la Boétie. J’en garde des souvenirs extraordinaires. Une enfance où j’ai découvert le monde naturel dans une liberté totale dont j’ai été privé à l’âge de 12 ans, lorsque je suis devenu pensionnaire au lycée de Brive, pendant 7 ans, 7 ans de prison, cela a été pour moi une profonde blessure. Une liberté que j’ai retrouvée ensuite grâce aux mots. »

 

Crédit : Michaël Zumstein

 

L’écrivain revient souvent sur ces terres de Dordogne, un pèlerinage sur les lieux de sa jeunesse, où il se livre à la pêche, se ressource, un véritable paradis terrestre qu’il se plait à nommer ainsi, toujours fidèle à ce qu’il était dans sa mémoire : « Le Périgord de mon passé et celui d’aujourd’hui sont les mêmes. Je le retrouve intact comme je l’ai connu avec mes yeux d’enfant. Il est un monde encore neuf qui n’a été souillé par personne. J’ai eu récemment l’occasion de traverser plusieurs villages du Périgord, cela m’a fait énormément de bien, ils n’ont pas changé, j’ai eu l’impression de revivre ce que j’avais vécu il y a très longtemps, face à moi, ces maisons au tuiles brunes et ces pierres orangées. »

Christian Signol est un véritable épicurien, tout autant attaché à cette nature environnante qu’aux fruits de cette terre nourricière : « Je suis encore très sensible à la cuisine et aux vins du Périgord. Je repense souvent au repas que nous faisions lorsque mon père allait voir ses frères et ma grand-mère à Sarlat. Des déjeuners extraordinaires, j’en garde un souvenir impérissable. À cette époque, ils travaillaient de leurs mains, ils n’étaient pas riches mais ils mangeaient bien. Les repas et la nourriture étaient la première des récompenses. Pour moi, mon plat 100 % périgourdin préféré est bien évidemment le confit de canard aux pommes de terre sarladaises avec beaucoup d’ail, accompagné d’un verre de Pécharmant. »

Lorsque Christian Signol se remémore ce long chemin parcouru, qu’il repasse une à une les pages du roman de sa vie, l’humilité ne le quitte jamais : « Cela relève du miracle de pouvoir vivre de ses livres depuis près de 40 ans. Je suis un privilégié, j’en suis conscient chaque jour et je le vis d’une façon très heureuse. » Il avait onze ans, il voulait devenir écrivain…

 

Texte Bertrand Ballesta

Photos Pascal Ito – Michaël Zumstein

L'actualité de Christian Signol
  • Un 45e roman publié chez Albin Michel sorti en octobre 2023 : « Une famille française ». L’histoire d’une famille des années 1950 à nos jours à travers trois générations : la première d’origine paysanne, la seconde composée d’enseignants et la troisième, des jeunes parisiens tournés vers l’avenir et la modernité, l’une cardiologue et l’autre dirigeant de société industrielle.
  • Un projet d’adaptation du roman « L’école des beaux jours » à la télévision avec le réalisateur du téléfilm « Les Enfants des Justes », Fabien Onteniente. C’est l’histoire d’une école d’un petit village qui menace de fermer et l’âpre combat mené par un maire et une institutrice pour la maintenir en vie.
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