1968 – 2018 : Mai 68 à déjà 50 ans. Quelques jours de révolte qui font, cinquante ans plus tard, encore l’actualité ! Faculté de Nanterre, de la Sorbonne, étudiants, Cohn-Bendit, cocktails Molotow, CRS, matraques, syndicats ouvriers, slogans, De Gaulle, accord de Grenelle… Quelques mots qui évoquent en accéléré ce mois de Mai particulier entré depuis dans la grande histoire. « En Mai fait ce qu’il te plait » dit le dicton. Message reçu : quelques étudiants parisiens ont donné l’impulsion, la France entière a suivi par une mobilisation populaire sans précédent et des grèves générales et sauvages. A l’origine de tout ce « chambardement », un décalage entre la société et le pouvoir, une société autoritaire et paternaliste devenue insupportable.
Avec quelques jeunes vignerons qui ne connaissent de mai 68 que ce qu’en racontent les livres d’histoire et les media, nouveau sang et nouvelle vague du vignoble, nous avons voulu faire un clin d’œil à cet évènement. Avec humour, ils se sont prêtés à une mise en scène d’esprit barricades pour évoquer ensemble leurs revendications et leurs visions de la viticulture de demain.
François Laborie du Domaine des 3 Saules
Voir du pays, rouler sa bosse et revenir au bercail s’implanter et faire son vin, c’est en résumé le parcours de François Laborie.
Natif du bergeracois, il étudia l’agroalimentaire à Dijon mais bifurqua très vite vers le vin.
Il n’y a pas de fumée sans feu, quand on aime… En 2008, diplôme de la faculté d’œnologie validé et d’autres missions peuvent s’enchainer en salariat ou conseil, sur le terrain ou en laboratoire.
Une sacrément large vision des choses de la vigne et du vin et l’envie de faire le sien : c’est donc en 2015 qu’il franchit le pas en reprenant un vignoble en fermage et quelques vignes en propriété.
Un vignoble de 5,5 ha au total et trois saules : ceux-ci donneront le nom à celui-là.
Ses vins en A.O.C. Bergerac rouge auront le goût de la passion enfin assouvie.
Ses envies, ses revendications ?
« Dès que j’ai repris, j’ai choisi d’être en conversion bio. 2018 sera mon premier millésime en agriculture biologique.
Je suis convaincu par cette voie. A terme, je veux diversifier mes activités avec le vin comme pôle central.
Développer un pôle fermier, du maraîchage pour un cadre de vie diversifié.
Ceci pour contribuer à changer le paysage, créer de l’harmonie, de l’équilibre. »
Texte : Marie-Laurence PRINCE
