Thierry Sergenton, homme sensible
La quarantaine juste passée, Thierry est ému en ce mois de juin 2019. Soixante-douze jurés ont choisi son vin parmi 234 autres cuvées du bergeracois dégustées à l’aveugle. La distinction suprême pour un vigneron du cru, être sacré « Vigneron de l’année » ! Du cru, il l’est assurément bien que sa carte d’identité affiche un « 33 » comme lieu de naissance (Port Sainte-Foy). Il en rigole, lui qui vit et respire 24 depuis minot. Il l’aime ce coin, cette campagne, ce vignoble. Des racines, il en a. Toute une lignée d’hommes à commencer par papa, Claude, créateur du Domaine de la Combe en 1980 à Razac de Saussignac. Finalement un vignoble jeune, une petite quarantaine comme lui.
L’émotion de juin, elle était aussi pour cela, le chemin parcouru jusqu’au firmament en 37 millésimes pour le domaine, 12 pour Thierry venu après son BTS en 2005, c’est dire s’il avance vite et bien. D’abord salarié de ses parents (maman est aussi investie dans l’entreprise familiale), il salarie désormais son père retraité mais actif encore. « Il me donne la main » dit Thierry. Homme sensible à parler ainsi de la famille que l’on sent importante, évoquant l’arrière-grand-père qui aida son père à démarrer.
Il s’appelle Jules
Jules, c’est le second prénom d’un de ses fils et le nom de la cuvée primée : Domaine de la Combe, Cuvée Jules 2017 en A.O.C. Côtes de Bergerac rouge. Un millésime 2017 épargné miraculeusement chez lui par le gel, des cépages élevés séparément, un travail étroit avec son fournisseur de barriques sur la chauffe, un assemblage Merlot et Malbec en proportion égale avec un brin de Cabernet pour trouver l’équilibre et voilà le profil d’un gagnant. Vigneron de l’année et l’envie d’avancer encore : la qualité est là, il lui reste un graal à décrocher, la certification HVE*. Sensible et responsable, il a décidément tout bon !
*Haute Valeur Environnementale
Domaine de la Combe
24240 Razac-de-Saussignac
05 53 27 86 51
Thierry Sergenton accompagné du Grand Jury du Concours des Vins de Bergerac & Duras
Texte Marie-Laurence Prince
Photos Loïc Mazalrey