En 1943, Marguerite Donnadieu devient pour la première fois Marguerite Duras. Quel lien invisible relie l'auteure d'Un barrage contre le Pacifique, La Douleur ou L'Amant (Prix Goncourt 1984) et le petit village de Duras fièrement dressé sur sa colline du Lot-et-Garonne ?
Petite biographie
Marguerite est née à Saïgon en 1914. Ses parents, professeurs, enseignent en Indochine. Au printemps 1921, son père malade rentre en France pour se soigner, achète pour ses 5 enfants un domaine à Platier près de Pardaillan à quelques kilomètres de Duras, s’y installe et y meurt. Marguerite ne le reverra pas. En juillet 1922, Marie Donnadieu rentre en France avec sa fille Marguerite et ses 2 fils, s’installe à son tour à Pardaillan. Marguerite alors âgée de 8 ans découvre la France pour la première fois. Pour elle, la France, c’est Pardaillan. En 1924, la famille repart en Indochine et ne reviendra à Platier que pour vendre le domaine en 1931.
Illustration - Yann Hamonic
Une inspiration du Périgord
Cette époque et ces événements familiaux, Marguerite s’en inspire pour écrire en 1941 un roman, La famille Taneran. D’abord refusé, le manuscrit sera finalement publié en 1943 sous le titre Les Impudents. Quelques artifices camouflent à peine l’histoire familiale. Pardaillan devient Uderan. Le village de Duras, Ostel. Le Dropt, la rivière Dior, colonne vertébrale d’un paysage dont le souvenir demeure étonnamment intact. Marguerite décrit « une contrée foisonnante », faite de prés, de vergers de pruniers d’ente, de bosquets. Elle décrit les odeurs, la fraîcheur du Dropt, les alignements de peupliers, et les vignes d’après l’orage « en proie à une sorte de folie végétale ».
Une histoire familiale
Les Impudents, c’est déjà l’histoire de la mère, les frères, la sœur, déclinée par la suite dans l’œuvre de Duras. Et l’ombre du père, tellement absent qu’il en devient omniprésent. Le père qui repose à Lévignac à côté de Duras, et dont on décide d’oublier le nom pour épouser celui d’une terre qui englobe toute entière l’histoire familiale. Ainsi, dans Les Impudents, à la mère Taneran, Marguerite fera dire :
« Heureusement nous avons Uderan ! Heureux ceux qui possèdent de la terre ! (…) Uderan représentait en effet pour les Grant-Taneran une sorte de haut lieu dont le souvenir les hantait ».
Le Centre Marguerite Duras
Très active, l’association Marguerite Duras, située au cœur de la bastide au 1 place du Couvent, organise expositions et événements consacrés à l’écrivaine. Incontournable pour (re)découvrir cette auteure phare du 20e siècle.
47120 Duras
Tél : 06 72 76 27 69
www.margueriteduras.org