Un sapin couvert de boules et de guirlandes de toutes les couleurs.
Des enfants en robe de chambre qui s’agitent au pied de l’arbre et découvrent ici une poupée, là une panoplie de cow-boy.
Nous sommes au Château des Milandes un matin de Noël et Joséphine Baker et son mari Jo Bouillon couvent d’un regard amusé leur fourmillante « tribu arc-en-ciel ».
Joséphine est sa fameuse ceinture de bananes en 1927 aux Folies Bergère
De Joséphine, on retient souvent la chanteuse, danseuse et meneuse de revue qui en 1925 séduit le tout Paris des Années Folles, mémorable « Vénus d’ébène » ceinturée de bananes dans la Revue Nègre.
Mais c’est aussi elle, la métisse afro-américaine et amérindienne des Appalaches, qui prit la nationalité française en 1937 et fit partie des services de renseignement de la Résistance durant la seconde guerre mondiale.
Elle, qui lutta toute sa vie contre les inégalités, le racisme et milita pour l’émancipation des noirs et des femmes.
Dans les années 50, Joséphine Baker poursuit son idéal de fraternité universelle de la plus belle des façons.
Sachant qu’elle ne pourrait pas avoir d’enfants, elle fait le choix de l’adoption pour bâtir une famille multiculturelle, multiconfessionnelle et multicolore.
Akio vient de Corée, Janot du Japon, Jari de Finlande, Luis de Colombie, Jean-Claude, Moïse et Noël de France, Brahim et Marianne d’Algérie, Koffi de Côte d’Ivoire, Mara du Venezuela, et Stellina du Maroc.
Douze enfants que Joséphine fera grandir dans son « Village du monde » au cœur du Périgord.
la "tribu arc-en-ciel" de Joséphine Baker
Lorsque l’argent vient à manquer en 1968, c’est brisée qu’elle est forcée de quitter son Château des Milandes non sans avoir laissé une empreinte indélébile dans le cœur des périgourdins.
Texte Alexandrine Bourgouin